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moyen que je me taise, si tu ne me dis, ô mon maître, pour quelle raison nous suivons cet homme ; mais je te donnerai de la tablature, et tu ne me battras pas, ceint d’une couronne.

KHRÉMYLOS.

Non, de par Zeus ! mais je t’ôterai ta couronne, si tu m’ennuies, et il t’en cuira davantage.

KARIÔN.

Plaisanterie ! Je ne cesserai pas avant que tu m’aies dit quel est cet homme. C’est par bonté pour toi que je te le demande avec tant d’instance.

KHRÉMYLOS.

Eh bien, je ne te le cacherai point, car je crois que de mes serviteurs, tu es le plus dévoué et le plus cachottier. Moi, religieux et homme juste, je faisais de mauvaises affaires, et j’étais pauvre.

KARIÔN.

Je le sais.

KHRÉMYLOS.

Les autres s’enrichissaient, sacrilèges, rhéteurs, sykophantes, vauriens.

KARIÔN.

Je te crois.

KHRÉMYLOS.

Voulant donc consulter le Dieu, je fis le voyage, non pour moi malheureux, qui vois le carquois de ma vie presque épuisé ; mais pour mon fils, le seul qui me reste,