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PREMIÈRE VIEILLE.

Ne te moque pas de moi, mon cher, mais suis-moi jusque chez moi.

LE JEUNE HOMME.

Je n’en vois pas la nécessité, à moins que tu n’aies versé pour moi le cinq centième à l’État.

PREMIÈRE VIEILLE.

Par Aphroditè ! tu y es contraint : moi, j’aime à coucher avec ceux de ton âge.

LE JEUNE HOMME.

Et moi, je ne puis souffrir celles du tien : jamais je ne m’y déciderai, jamais.

PREMIÈRE VIEILLE.

De par Zeus ! ceci t’y forcera.

LE JEUNE HOMME.

Qu’est-ce que c’est ?

PREMIÈRE VIEILLE.

Un décret, qui t’enjoint de venir chez moi.

LE JEUNE HOMME.

Dis-moi quelle en est la teneur.

PREMIÈRE VIEILLE.

Je vais te le dire : « Les femmes ont décrété que, si un jeune homme convoite une jeune fille, il ne pourra jouir d’elle avant d’avoir commencé par faire la chose avec une vieille ; et, s’il ne veut pas d’abord prendre ce