Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/403

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vais vendu des raisins, et je revenais la mâchoire pleine de pièces de cuivre ; je vais ensuite à l’Agora pour acheter de l’orge ; au moment même où j’avance mon sac, le héraut se met à crier que personne désormais ne doit recevoir de cuivre, vu que l’argent seul a cours.

DEUXIÈME CITOYEN.

Naguère ne jurions-nous pas tous que l’État retirerait cinq cents talents du quarantième, imaginé par Euripidès ? Et aussitôt chacun d’appeler Euripidès un homme d’or. Puis, lorsque, en y regardant de plus près, on reconnut que c’était comme la Korinthos de Zeus, et que l’affaire déplut, chacun enduisit de poix ce même Euripidès.

PREMIER CITOYEN.

Ce n’est plus la même chose, mon ami ; nous gouvernions alors, maintenant ce sont les femmes.

DEUXIÈME CITOYEN.

Pour ma part, je veillerai bien, de par Poséidôn ! à ce qu’elles ne pissent pas sur moi.

PREMIER CITOYEN.

Je ne sais ce que tu radotes là. Toi, esclave, emporte le paquet.




LE HÉRAUT.

Citoyens assemblés, voici l’état actuel des choses. Venez, rendez-vous vite auprès de la stratège, afin que, selon que le sort vous aura désignés, chacun de vous aille s’asseoir au dîner. Les tables sont couvertes des meil-