Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/39

Cette page a été validée par deux contributeurs.

bâton dans le dos ; je tombe, je veux crier, mais il m’avait subtilisé mon manteau.

PISTHÉTÆROS.

Le milan était alors chef et roi des Hellènes.

LA HUPPE.

Des Hellènes ?

PISTHÉTÆROS.

Et c’est lui qui, le premier, leur apprit, lorsqu’il était roi, à s’incliner devant les milans.

EVELPIDÈS.

Par Dionysos ! un jour que je m’étais incliné de la sorte en voyant un milan, je m’étendis, la bouche ouverte, et j’avalai une obole ! Voilà comment je rapportai à la maison mon sac vide.

PISTHÉTÆROS.

À leur tour, l’Ægyptos et la Phœnikè tout entière ont eu pour roi le coucou, et quand le coucou criait : « Coucou ! » alors tous les Phœnikiens moissonnaient le blé et l’orge dans les champs.

EVELPIDÈS.

Et de là sans doute le proverbe authentique : « Coucou ! Les circoncis aux champs ! »

PISTHÉTÆROS.

Telle était la force de leur pouvoir, que, dans toutes les villes des Hellènes où il y avait un roi, Agamemnôn ou Ménélaos, un oiseau siégeait sur les sceptres, et partageait les présents offerts au prince.