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tithymale de Lakonie, et t’en frotter les paupières le soir, » voilà ce que je lui aurais dit, si je m’étais trouvé là.

KHRÉMÈS.

Après lui, le très habile Evæôn s’est avancé nu, à ce qu’il semblait au plus grand nombre ; mais il prétendait, lui, qu’il avait un manteau. Il a tenu ensuite les discours les plus démocratiques. « Voyez, dit-il, que moi-même j’ai besoin d’être sauvé, et il s’en faut de quatre statères. Je dirai néanmoins comment vous sauverez la société et les citoyens. Si les foulons fournissent des lænas à ceux qui en ont besoin, au premier moment où le soleil se détourne, jamais aucun de nous n’attrapera de pleurésie. Que ceux qui n’ont ni lit, ni couvertures, aillent coucher, après le bain, chez les corroyeurs ; et si l’un d’eux ferme sa porte, en hiver, qu’il soit condamné à trois peaux de mouton. »

BLÉPYROS.

Par Dionysos ! c’est parfait. Il eût dû ajouter, et personne ne l’aurait contredit : « Que les marchands de farine d’orge doivent fournir trois khœnix à tous les pauvres pour leur nourriture, sous peine de gémir longuement : c’est le seul moyen de profiter du bien de Nausikydès. »

KHRÉMÈS.

Après cela, un beau jeune homme, au teint blanc, semblable à Nikias, s’est élancé pour haranguer le peuple, et il a commencé par dire qu’il faut abandonner aux femmes le gouvernement de l’État. Alors grand tumulte et cris : « Qu’il parle bien ! » dans la bande des cordon-