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DIONYSOS.
Moi, j’aimais ce silence ; il ne me déplaisait pas moins que le bavardage d’aujourd’hui.
EURIPIDÈS.
C’est que tu étais un imbécile, sache-le bien !
DIONYSOS.
Je le crois aussi. Mais pourquoi le drôle agissait-il ainsi ?
EURIPIDÈS.
Par charlatanisme, pour que le spectateur demeurât dans l’attente du moment où Niobè parlerait ; en attendant, le drame allait son train.
DIONYSOS.
Le vaurien ! Que de fois j’ai été dupé par lui ! mais pourquoi ces regards furieux, cette impatience ?
EURIPIDÈS.
C’est parce que je le confonds. Puis, après ces radotages, lorsque le drame était arrivé à la moitié, il lançait une douzaine de termes beuglants, ayant sourcils et aigrettes, affreux, épouvantables, inconnus aux spectateurs.
ÆSKHYLOS.
Malheur à moi !
DIONYSOS.
Silence !
EURIPIDÈS.
Il ne disait rien d’intelligible : pas un mot.