Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/315

Cette page a été validée par deux contributeurs.

voyez les âmes subtiles et ingénieuses des forgeurs de pensées, lorsqu’ils entrent en dispute, armés de leurs artifices les plus déliés, venez contempler la puissance de deux bouches très éloquentes, fournissez-leur des paroles et le prisme des vers. C’est aujourd’hui le grand combat du génie : la lutte est près de s’engager.

DIONYSOS.

Faites tous deux quelque prière, avant de dire vos vers.

ÆSKHYLOS.

Dèmètèr, qui as nourri mon esprit, puissé-je me montrer digne de tes Mystères !

DIONYSOS.

Toi aussi, prends et brûle de l’encens.

EURIPIDÈS.

C’est juste ; car j’ai aussi d’autres dieux que j’invoque.

DIONYSOS.

Des dieux à toi, de fabrique nouvelle ?

EURIPIDÈS.

Assurément.

DIONYSOS.

Eh bien ! adresse-toi à ces dieux particuliers.

EURIPIDÈS.

Æther, qui me sers de nourriture, volubilité de la langue, finesse de l’esprit, subtilité de l’odorat, donnez la force persuasive aux réfutations que je vais prononcer.