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DIONYSOS.

Qui règne sur les caps de la mer Ægée, ou sur les flots d’azur, au fond des abîmes.

ÆAKOS.

Par Dèmètèr ! je ne puis pas savoir lequel de vous deux est dieu. Mais entrez. Le maître et Perséphonè, dieux tous les deux, en jugeront.

DIONYSOS.

Bien dit. Mais j’aurais voulu que tu t’en fusses avisé avant de m’appliquer des coups.




PARABASE ou CHŒUR.

Muse, assiste à nos chœurs sacrés, et viens prendre plaisir à mes chants, en voyant cette foule nombreuse d’hommes assis, dont les dix mille intelligences sont plus ambitieuses que celle de Kléophôn, de qui les lèvres bavardes émettent un son strident, comme l’hirondelle de Thrakè, assise sur un arbre barbare. Il croasse le chant lamentable du rossignol, jusqu’à ce qu’il périsse, eût-il les suffrages égaux.

Il est juste que le Chœur sacré conseille et enseigne ce qui est utile à l’État. Et d’abord il nous semble bon que les citoyens soient égaux et exempts de crainte. Si quelqu’un a commis la faute d’être dupe des artifices de Phrynikhos, je dis qu’il faut que ces délinquants d’alors puissent exposer leur cause et se disculper de leurs méfaits passés. J’ajoute que personne d’indigne ne doit faire partie de la cité. Car il est honteux que ceux qui se sont trouvés