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niaiseries, Xanthias, reprends vite et porte de nouveau les bagages.

XANTHIAS.

Qu’est-ce à dire ? Tu ne songes pas assurément à me reprendre ce que tu m’as donné toi-même ?

DIONYSOS.

Non pas bientôt, mais c’est tout de suite que je le fais. Quitte cette peau.

XANTHIAS.

Moi, j’en atteste les dieux, et c’est à eux que je me confie.

DIONYSOS.

Quels dieux ? Quelle ineptie et quelle folie de te mettre dans la tête, toi un esclave et un mortel, que tu es le fils d’Alkmènè.

XANTHIAS.

Cela suffit, c’est bon. Voici. Peut-être un jour auras-tu besoin de moi, si un dieu le veut.

LE CHŒUR.

Il est d’un homme sensé, prudent, et qui a beaucoup navigué, de se porter toujours vers la paroi solide du navire plutôt que de se tenir, comme une image peinte, dans la même attitude. Mais se retourner du côté le plus avantageux est le fait d’un habile homme, à la façon de Thèraménès.

DIONYSOS.

Ne serait-ce pas ridicule, si Xanthias, un esclave, s’étalant sur des tapis de Milètos, cajolait une danseuse et