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DIONYSOS.

C’est ce qui me semble aussi. Le meilleur est donc de demeurer tranquilles, pour bien voir ce qu’il en est.

LE CHŒUR.

Iakkhos, toi qui habites ces retraites vénérées, Iakkhos, ô Iakkhos ! viens sur ce gazon présider aux danses, parmi les thiases sacrés, agitant sur ton front la couronne de myrte aux mille fruits et toute frémissante. D’un pied hardi figure ces attitudes libres, joyeuses, pleines de grâce, religieuses : la danse sainte des Mystes sacrés.

XANTHIAS.

Ô respectable et vénérée fille de Dèmètèr, qu’elle est suave pour moi l’odeur de la chair des porcs !

DIONYSOS.

Tu ne pourras pas rester coi, si tu sens quelque tripe.

LE CHŒUR.

Ranime la flamme des torches en les secouant dans tes mains, Iakkhos, ô Iakkhos ! astre lumineux de l’initiation nocturne ! La prairie brille de feux, le genou des vieillards recouvre sa souplesse. Ils chassent les chagrins de l’âge et les ennuis des années écoulées, grâce à la solennité. Et toi, qui brilles d’une vive lumière, viens et guide sur cet humide tapis de fleurs une jeunesse dansante, heureux Iakkhos !

Qu’il garde un religieux silence et qu’il s’éloigne de nos chœurs, celui qui, étranger à ces chants, n’a point une âme pure ; ou qui n’a vu ni les orgies, ni les danses des Muses ; ou qui n’a pas été initié au langage bachique de Kratinos le taurophage ; ou qui se plaît aux propos