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LES GRENOUILLES.

Et c’est tout naturel, faiseur d’embarras ! car je suis aimée des Muses à la lyre mélodieuse, de Pan aux pieds de corne, qui se plaît aux sons du chalumeau. Je suis chérie du Dieu de la kithare, Apollôn, à cause des roseaux que je nourris dans les marais, pour être les chevalets de la lyre. Brekekekex coax coax !

DIONYSOS.

Et moi, j’ai des ampoules, et depuis longtemps le derrière en sueur, et bientôt, à force de remuer, il va dire « Brekekekex coax coax ! » Aussi, race musicienne, cessez.

LES GRENOUILLES.

Nous allons donc crier plus fort. Si jamais, par des journées ensoleillées, nous avons sauté parmi le souchet et le phléos, joyeuses des airs nombreux qu’on chante en nageant ; ou si, fuyant la pluie de Zeus, retirées au fond des eaux, nous avons mêlé nos chœurs variés au bruissement des bulles, répétons : Brekekekex coax coax !

DIONYSOS.

Je vous l’interdis.

LES GRENOUILLES.

Nous en souffrirons cruellement.

DIONYSOS.

Et moi, plus cruellement encore, de crever en ramant.

LES GRENOUILLES.

Brekekekex coax coax !