Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/229

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à la discrétion de la fortune. (S’adressant à une des femmes.) Mais prends ces femmes avec toi, et apporte du bois pour brûler ce scélérat et le griller au plus vite.

SIXIÈME FEMME.

Allons chercher des sarments, Mania ! (À Mnèsilokhos.) Je veux aujourd’hui te réduire en charbon.

MNÈSILOKHOS.

Grille, brûle ! Toi, petite, quitte tout de suite ta robe krètique, et de ces femmes n’accuse de ta mort que ta mère. Mais qu’est-ce à dire ? Cette fillette est devenue une outre pleine de vin, avec une chaussure persique. Ô femmes débauchées et biberonnes, comme de tout vous faites des inventions pour boire : grand bien pour le cabaretier, mais grand mal pour nous, fléau des meubles et des étoffes !

SIXIÈME FEMME.

Apporte un tas de fagots, Mania.

MNÈSILOKHOS.

Oui, apporte ; mais toi, réponds-moi à ceci. Tu dis que tu as mis au monde cette enfant ?

SIXIÈME FEMME.

Oui, je l’ai portée dix mois.

MNÈSILOKHOS.

Tu l’as portée ?

SIXIÈME FEMME.

J’en jure par Artémis !