Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/220

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

toujours. À l’instant même j’ai entendu parler d’une grosse affaire qui vous concerne, et dont on s’entretenait tout à l’heure sur l’Agora. Je viens donc en messager vous en faire part, afin que vous veilliez attentivement et que vous vous teniez sur vos gardes contre un danger grave et redoutable, s’il fondait sur vous à l’improviste.

LE CHŒUR.

Qu’y a-t-il, mon enfant ? Car il convient de t’appeler un enfant, tant que tu as ainsi les joues glabres.

KLISTHÉNÈS.

On dit qu’Euripidès a envoyé ici aujourd’hui son beau-père, un vieillard.

LE CHŒUR.

Et pour quoi faire ? Dans quelle intention ?

KLISTHÉNÈS.

Afin que tout ce que vous projetteriez ou seriez près de faire, il le sût en épiant vos paroles.

LE CHŒUR.

Et comment s’est-il caché parmi les femmes, lui, un homme ?

KLISTHÉNÈS.

Euripidès l’a flambé, épilé, et, des pieds à la tête, accoutré comme une femme.

MNÈSILOKHOS.

Et vous croyez cela ? Quel homme serait assez bête pour se laisser épiler ainsi ? Je ne le crois pas, moi, j’en atteste les deux vénérables Déesses.