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MNÈSILOKHOS.

Pas d’épilation, femmes ! Si en toute franchise il est ici permis à chaque citoyenne de dire son avis, et si j’ai exposé ce qui me semblait juste à l’égard d’Euripidès, dois-je, pour cela, être épilée et punie par vous ?

TROISIÈME FEMME.

Quoi ! ne pas être punie, toi qui seule as eu le front de prendre la défense d’un homme qui nous a couvertes d’opprobres, et qui choisit pour sujets tout ce qu’il y a de femmes coupables, des Mélanippas, des Phædras, mais de Pènélopè jamais, parce qu’elle passait pour une femme vertueuse ?

MNÈSILOKHOS.

J’en sais la raison : c’est qu’on ne pourrait nommer une seule Pènélopè, parmi les femmes d’aujourd’hui, mais que toutes sont des Phædras.

TROISIÈME FEMME.

Vous entendez, femmes, ce que dit cette drôlesse : nous toutes sans exception !

MNÈSILOKHOS.

Mais, de par Zeus ! je n’ai pas dit tout ce que je sais. Voulez-vous que j’en dise davantage ?

TROISIÈME FEMME.

Tu ne le pourrais. Tu as exhalé tout ce que tu savais.

MNÈSILOKHOS.

Mais non, de par Zeus ! ce n’est pas encore la dix millième partie de ce que nous faisons. Ainsi je n’ai pas dit,