Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/199

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

AGATHÔN.

D’ailleurs, il est de mauvais goût qu’un poète se montre grossier et velu. Vois Ibykos, Anakréôn de Téos, Alkæos, qui ont donné de la saveur à l’harmonie, ils portaient des mitres et dansaient l’Ionienne. Et Phrynikhos, que tu as entendu, il était beau et couvert de beaux vêtements ; et voilà pourquoi beaux également étaient ses drames. La nécessité veut que les œuvres reproduisent la nature de l’ouvrier.

MNÈSILOKHOS.

Philoklès était laid : il a fait des pièces laides ; Xénoklès était méchant : il a fait des pièces méchantes ; Théognis était froid : froids ses vers.

AGATHÔN.

Absolue nécessité : et c’est parce que je le savais que j’ai soigné ma personne.

MNÈSILOKHOS.

Comment cela, au nom des dieux ?

EURIPIDÈS.

Cesse d’aboyer : j’étais comme lui à son âge, quand je commençais à écrire.

MNÈSILOKHOS.

De par Zeus ! je ne suis pas jaloux de ton éducation.

EURIPIDÈS.

Mais le motif pour lequel je suis venu, laisse-le-moi dire.