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à Pytho (et combien d’autres localités je pourrais citer, si je voulais m’étendre !), perdez, sous les yeux de l’armée des Barbares, vos ennemis, et les Hellènes et leurs villes ! Voilà déjà une partie de ce que j’ai à vous dire.

UN ATHÉNIEN.

Moi, je meurs de désirs.

LYSISTRATA.

Pour vous, Lakoniens, car je m’adresse à vous, ne vous souvient-il plus comment le Lakonien Périklidas vint un jour à Athènes, en suppliant, et s’assit auprès des autels, pâle, vêtu de pourpre, demandant des secours ? Car alors Messènè vous inquiétait, et un dieu ébranlait votre terre. Parti avec mille hoplites, Kimôn sauva Lakédæmôn entière. Traités ainsi par les Athéniens, vous ravagez le pays qui vous a rendu ce bon service.

L’ATHÉNIEN.

Oui, de par Zeus ! ils ont tort, Lysistrata.

UN LAKONIEN.

Nous avons tort ; mais impossible de dire combien son derrière est beau.

LYSISTRATA.

Et vous, Athéniens, pensez-vous que je vais vous passer sous silence ? Ne vous souvenez-vous plus que les Lakoniens, au temps où vous portiez la peau de mouton, venant, à leur tour, la lance en main, mirent à mort un grand nombre de Thessaliens, un grand nombre d’amis ou d’alliés de Hippias ? Se faisant seuls vos champions dans cette journée, ils vous rendirent la liberté, qui permit au peuple