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DÈMOSTHÉNÈS.

Parce que les plus légères secousses de la main emportent la peau.

NIKIAS.

Ce qu’il y aurait de souverain dans les circonstances présentes, ce serait d’aller tous les deux nous prosterner devant les statues de quelque dieu.

DÈMOSTHÉNÈS.

Quelles statues ? Est-ce que tu crois vraiment qu’il y a des dieux ?

NIKIAS.

Je le crois.

DÈMOSTHÉNÈS.

D’après quel témoignage ?

NIKIAS.

Parce que je suis en haine aux dieux. N’est-ce pas juste ?

DÈMOSTHÉNÈS.

Tu me ranges de ton avis. Mais considérons autre chose. Veux-tu que j’expose l’affaire aux spectateurs ?

NIKIAS.

Ce ne serait pas mal. Seulement, prions-les de nous faire voir clairement, par leur air, s’ils se plaisent à nos paroles et à nos actions.

DÈMOSTHÉNÈS.

Je commence donc. Nous avons un maître, d’humeur brutale, mangeur de fèves, atrabilaire, Dèmos le Pnykien,