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SOSIAS.

Par le Chien ! ô Nikostratos, il n’est pas « philoxènos », car Philoxènos est un prostitué.

XANTHIAS.

Laissez là ces niaiseries : vous ne trouverez pas. Or, si vous désirez le savoir, taisez-vous. Je vais vous dire tout de suite la maladie de notre maître. Il est philhèliaste, le cher homme, comme pas un. Sa passion est de juger. Il gémit, s’il ne se trouve pas assis au premier banc ; la nuit, il ne goûte pas un brin de sommeil. Ferme-t-il les yeux un instant, son esprit voltige encore autour de la klepsydre. L’habitude qu’il a de tenir les suffrages fait qu’il se réveille en serrant ses trois doigts, comme celui qui offre de l’encens, à la nouvelle lune. Par Zeus ! s’il voit écrit sur une porte : « Charmant Dèmos, fils de Pyrilampès ! » il va écrire à côté : « Charmante urne aux suffrages ! » Son coq s’étant mis à chanter le soir, il dit que pour l’éveiller tard, il avait été gagné par l’argent des accusés. À peine a-t-il songé, qu’il demande en criant ses chaussures ; il court au tribunal bien avant le jour, et il s’y endort, comme un coquillage, au pied de la colonne. Sa mauvaise humeur lui faisant inscrire contre tous la longue ligne, il sort, en manière d’abeille ou de bourdon, les ongles enduits de cire. Ayant peur de manquer de cailloux à suffrages, et voulant avoir de quoi juger, il entasse chez lui toute une grève. Telle est sa manie. On le remet dans le droit chemin, mais toujours il juge de plus belle. Voilà pourquoi nous le gardons enfermé sous les verrous, afin qu’il ne s’échappe pas. Son fils, en effet, est désolé de cette maladie. D’abord il le sermonna en usant de bonnes paroles, l’engageant à ne plus porter de manteau et à ne