Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 1.djvu/143

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DÈMOS.

Soit : et la solde de ces renardeaux, où la prendre ?

LE MARCHAND D’ANDOUILLES.

Moi, je la fournirai, et cela dans trois jours. Mais écoute encore cet oracle, par lequel le fils de Lèto t’ordonne d’éviter Kyllènè de peur d’être trompé.

DÈMOS.

Quelle Kyllènè ?

LE MARCHAND D’ANDOUILLES.

Il désigne justement par Kyllènè la main de cet homme, car celui-ci dit toujours : « Jette dans Kyllè ! »

KLÉÔN.

La désignation n’est pas juste. Phœbos désigne justement par le mot Kyllènè la main de Diopithès. Mais j’ai là un oracle ailé, qui dit : « Tu deviendras aigle et roi de toute la terre. »

LE MARCHAND D’ANDOUILLES.

Et moi j’en ai un qui dit : « Tu seras souverain de la terre et de la Mer Rouge ; tu rendras la justice dans Ekbatana, en léchant de bons mets saupoudrés. »

KLÉÔN.

Mais moi j’ai eu un songe, et j’ai vu la Déesse elle-même verser sur Dèmos des coupes de richesse et de santé.

LE MARCHAND D’ANDOUILLES.

Moi aussi, j’ai vu la Déesse elle-même descendre de l’Acropole, une chouette perchée sur son casque ; d’un large vase, elle versait sur ta tête de l’ambroisie, et sur celle de cet homme de la saumure à l’ail.