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III

Jacques Soran était depuis quatre mois à Noirchain. L’automne arrivait avec ses suggestions doucement moroses, et la solitude semblait plus nue au milieu des grands arbres roussissants, sous la pâleur du ciel sans soleil.

À peine, si heureux dans son parc, Jacques entrevoyait-il la campagne, dans de peu fréquentes promenades. Ici, pourtant, ce n’était pas la foule qui l’effrayait ; les plaines sont éternellement silencieuses, à peine troublées par l’apparition d’un paysan ; le village même, avec ses mineurs silencieux est calme, aux allures de nécropole qu’il aimait. Cependant il restait chez lui, s’y trouvant bien, ayant assez d’espace et assez d’air, et, rarement, par pur caprice, il s’aventurait au dehors.