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II

Lors de son départ pour Paris, deux années auparavant, quand Jacques quitta un pays devenu désormais insupportable, il s’enfuit comme Loth sans regarder derrière lui. Il avait laissé Noirchain sous la garde du vieux Borain, et il s’en alla avec une malle simplement sans emporter aucun livre ni aucun objet. Il retrouvait les aîtres immobiles et mornes depuis longtemps et il lui semblait découvrir quelque antique demeure couverte de poussière et d’oubli.

Jacques dormit mal cette première nuit. Il se réveilla de bonne heure et, tout de suite, il eut une pensée étrange pour le lui-même d’aujourd’hui. Il descendit dans la froide chapelle. Il s’agenouilla sur la dalle et, très fervemment, il pria. Il entra dans son âme, ce qu’il avait bien