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Catt. Sire, c’est le marquis d’Argens.

Le roi. Le marquis d’Argens ! Cela n’est pas possible. Le marquis a toujours des bas malpropres, une chemise sale, un habit tout ras. Voyez comme ce monsieur est propre ! considérez ses beaux bas, cette belle chemise blanche, ce bel habit propre. Non, non, ce n’est pas là le marquis d’Argens ; ce ne saurait être lui.

Catt. Sire, c’est lui-même.

Le roi. Mon Dieu cela n’est pas possible, vous dis-je ; le marquis n’a jamais été si propre que cela. Vous vous trompez assurément. Dites-moi donc qui c’est ?

Catt. C’est le marquis d’Argens qui, depuis trente ans, sert fidèlement votre Majesté.

Cette turlupinade commençait à ennuyer le marquis, qui allait se fâcher, lorsque le roi finit la plaisanterie, s’approche de lui, l’embrasse

    ou Mémoire de tout ce qu’il avait vu ou appris à la Cour du roi. On ignore ce que cet ouvrage est devenu après sa mort.


    La pièce de vers que Frédéric lui adresse, et qui commence ainsi :

    Ô Catt ! nos jours, nos ans s’écoulent ;
    Qui peut hélas ! les racheter ?


    est une des plus jolies que ce prince ait faites.