déric en avait déjà joué de pareilles à peu près où le marquis d’Argens lui-même avait eu part, et qui devaient lui faire savoir à quoi il pouvait s’attendre en pareille matière.
En voici un exemple, que nous tirons de M. Thiébault, et qui est également attesté par ceux qui ont écrit la vie de Frédéric.
« Le pasteur d’un village, situé au fond de la Poméranie prussienne, irrité contre le roi ; on ne sait trop pourquoi, fit, dans un sermon sur le meurtre des innocens, une sortie violente contre lui, et le compara au tyran Hérode. Bientôt l’on fut instruit à Postdam de cet excès de folie, et le club philosophique eut à délibérer s’il fallait punir le coupable, et ensuite quelle peine lui serait infligée. En conséquence de l’arrêté qui fut pris à cet égard, le pasteur reçut un mandat en bonne forme, mais bien grave et sec, par lequel le vénérable consistoire supérieur lui enjoignait de se présenter en sa séance, tel jour, à Postdam[1]. Cet homme, très-inquiet, ne
- ↑ On appelle consistoire, dans la religion réformée une assemblée de docteurs et pasteurs, d’un arrondissement de pays quelconque, qui connaissent de la discipline et des matières relatives au culte et à l’instruction religieuse.