année ne devait plus servir ; le maréchal était près d’entrer dans la Saxe avec soixante mille hommes ; le prince de Soubise allait y entrer d’un autre côté avec plus de trente mille, et était secondé de l’armée des Cercles de l’Empire ; de là on marchait à Berlin ; les Autrichiens avaient gagné un second combat et étaient déjà dans Breslau, capitale de la Silésie ; un de leurs généraux même avait fait une course jusqu’à Berlin, et l’avait mis à contribution ; le trésor du roi de Prusse était presque épuisé, et bientôt il ne devait plus lui rester un village ; on allait le mettre au ban de l’Empire, son procès était commencé, il était déclaré rebelle ; et s’il était pris, l’apparence était qu’il aurait été condamné à perdre la tête.
» Dans cette extrémité, il lui passa par la tête de vouloir se tuer ; il écrivit à sa sœur madame la margrave de Bareuth, qu’il allait terminer sa vie. Il ne voulait point finir la pièce sans quelques vers ; la passion de la poésie était plus forte encore en lui que la haine de la vie. »
Ce fut dans cette occasion qu’il adressa au marquis d’Argens une longue épître en vers sur ce projet, les malheurs de la vie et les