vouloit porter ses plaintes au parlement. Les amis du baron lui conseillèrent de ne point laisser éclater cette affaire. Il donna cinq cents écus à la Gaumini, et le mariage fut rompu.
Elle alla ensuite à Lyon, où elle ruina un négociant. De là elle vint à Marseille ; mais n’ayant trouvé que des amans, qui ne suffisoient pas à la dépense qu’elle faisoit, elle alla à Rennes, où je crois qu’elle est encore.
Sa sœur, que vous voyez tous les jours dans les chœurs, à Paris, perdit son pucelage pour douze cerises, c’est d’elle-même que je le sais. Elle étoit fort jeune. Un homme, l’ayant emmenée dans sa chambre, sous prétexte de lui faire présent d’une corbeille de fruits, en eut les dernières faveurs ; et, comme il n’était ni amant ni discret, il fit venir un de ses amis, qui s’étoit caché dans une chambre prochaine, et qui fut aussi heureux que lui. Elle eut ensuite plusieurs amans, parmi lesquels elle aima à la fureur un comédien, nommé du Lac, dont elle eut un enfant. Ayant été obligée de le quitter, elle entra à l’opéra de Marseille ; de là, elle alla à Lyon, où elle resta quelque temps. Dans la suite, la Mariette trouva le moyen de la faire entrer dans les chœurs à Paris.