Racine. Il faut autant de peine, de soin, de travaux, de génie et de naturel pour former un grand comédien que pour faire un grand poète : l’un est même plus rare que l’autre. Nous voyons dix poètes fameux dans le siècle d’Auguste. Roscius est le seul bon comédien qu’il ait produit.
pouvait souhaiter. Molière s’en étant aperçu fut trouver Baron jusques dans son lit, pour empêcher la suite d’un commerce qui le désespérait ; il lui représenta que ce qui se passait entre eux ne lui pouvait faire aucun tort, parce qu’il cachait son amour sous le nom de l’amitié, mais qu’il n’en était pas de même du duc ; elle le pourrait perdre entièrement, sur-tout dans l’esprit du roi, qui avait une horreur naturelle pour toute sorte de débauches ; que pour lui il était résolu de l’abandonner, s’il n’en voulait suivre ses avis qui ne tendaient qu’à le rendre heureux : il accompagna ses réprimandes de quelques présens, et fit promettre à Baron qu’il ne verrait plus le duc. Molière se crut très-heureux par cette assurance, mais ce bonheur ne fut pas de durée ; et sa femme qui était née pour le faire enrager, vient troubler ses nouvelles amours. Tant qu’elle avait demeuré avec son mari, elle avait haï Baron, comme un petit étourdi qui les mettait fort souvent mal ensemble par ses rapports ; et comme la haine aveugle aussi bien que les autres passions, la sienne avait empêche de le trouver joli amant. Mais lorsque, la Gnérin ayant quitté Molière il n’y eut plus d’intérêt a démêler entre elle et Baron, et qu’elle