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autres étaient à l’armée, je fus joindre M. le duc de Richelieu à Philisbourg[1].

Je ne décrirai point les attaques ni les fortifications de cette place ; je passe rapidement à ce que j’ai vu au siège. Philisbourg avait été investi le 23 de mai 1734 par trente bataillons et par les régimens de Condé et de Vitry-Dragons, sous les ordres du marquis d’Asfeld, que le maréchal duc de Berwick avait détaché du camp de Bruchsal. La tranchée avait été ouverte la nuit du premier au second juin ; et les pluies abondantes qui étaient survenues vers le milieu du siège, jointes au débordement du Rhin, qui avait inondé le terrain de l’attaque, faisaient douter du succès du siège.

Ce fut encore pis dans la suite ; les eaux du Rhin avaient monté à un point étonnant et rempli nos tranchées. Une armée considérable

  1. Philisbourg, autrefois Undensheim, est une ville d’Allemagne au cercle du Haut-Rhin, bâtie en 1618 ; elle est forte et regardée comme une des clefs de l’Allemagne. Elle a été prise et reprise nombre de fois par les Suédois, les Impériaux, les Français ; elle a été démantelée par les Français en 1800 ; elle appartient au margrave de Bade ; elle est située sur la rive droite du Rhin, à l’embouchure de la Saltza, à 134 lieues de Paris et 24 nord-est de Strasbourg.