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neige en Canada, » dès 1756. Dans le même temps l’impératrice reine de Hongrie parut avoir quelqu’envie de reprendre, si elle pouvait, sa chère Silésie, que le roi de Prusse lui avait enlevée dans la guerre de 1741 » Elle négociait dans ce dessein avec l’impératrice de Russie, avec le roi de Pologne, seulement en qualité d’électeur de Saxe, car on ne négocie point avec les Polonais ; le roi de France, de son côté, voulait se venger sur les États d’Hanovre, du mal que l’électeur d’Hanovre, roi d’Angleterre, lui faisait sur mer ; Frédéric qui était allié avec la France, et qui avait un profond mépris pour notre gouvernement[1], préféra l’alliance de l’Angleterre à celle de la France, et s’unit avec la maison d’Hanovre, comptant empêcher d’une main les Russes

  1. Voici ce qu’il en écrivait à Voltaire :

    Ô nation folle et vaine !
    Quoi, sont-ce là ces guerriers,
    Sous Luxembourg et Turenne,
    Couverts d’immortels lauriers ?
    Qui, vrais amans de la gloire,
    Affrontaient pour la victoire
    Les dangers et le trépas ?
    Je vois leur vil assemblage
    Aussi vaillant au pillage
    Que lâche dans le combat.
    Quoi votre faible monarque.