Page:Argens - Mémoires du marquis d’Argens.djvu/299

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avait déclaré ce dont il était question dans le tribunal de la pénitence. Les scènes d’obsession et de possession, que la Cadière avoit représentées en sa chambre furent, mises au grand jour. La discorde secoua son flambeau entre les jansénistes et les molinistes, et les furies se partagèrent également dans les deux partis.

Comme on continuait toujours pardevant le juge de Toulon l’information de cette affaire, le père de Linière confesseur du roi, écrivit aux jésuites de consulter avec leurs amis s’il était à propos de laisser cette affaire entre les mains du parlement, et que, s’il y avait la moindre chose à craindre, la cour leur donnerait des juges d’attribution. Le recteur porta cette lettre chez M.  le Bret ; plusieurs molinistes s’y assemblèrent. Ils examinèrent les choses le plus exactement qu’ils purent ; et, ne voyant pas la moindre apparence de vérité à l’accusation, ils empêchèrent que les jésuites n’ôtassent la connaissance de ce procès au parlement. Ceux-ci y étaient portés de leur côté, parce que, croyant le père Girard innocent, ils sentaient que c’était le perdre que de montrer une protection si marquée.

Pendant que les molinistes travaillaient, les