Page:Argens - Mémoires du marquis d’Argens.djvu/240

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

m’y perfectionner le plus qu’il m’a été possible.

Un temps aussi heureux devait enfin cesser. J’étais né pour être le jouet perpétuel des caprices de l’amour et de la fortune. L’opéra de Marseille vint passer trois mois à Aix : le

    dans de pareils amusmens. La mort subite d’une de ses amies lui causa une crainte de la mort et de ses suites, si grande, qu’elle voulut entrer dans un couvent : elle y entra ; mais ses aventures y ayant été connut et la ferveur ayant perdu de sa force, elle retourna chez madame de Saint-Romain sa sœur, où elle fit connaissance du marquis de la Chasse, quelle épousa ensuite. Ce marquis était cependant marié ; mais cela n’empêcha pas mademoiselle Desjardins de l’épouser secrètement. Ils eurent un fils qui ne vécut qu’un an ; le père le suivit bientôt. Sa veuve inconsolable se maria bientôt avec le cousin qui avait eu les prémices de son cœur ; il lui permit de prendre le nom de Villedieu sous lequel elle est connue. Elle mourut dans un village de la province du Maine, en 1683, âgée de quarante-trois ans. Sa vie prouve qu’à cette époque nos mœurs et celles des femmes en particulier, ne valaient guères mieux qu’aujourd’hui, si même avec un extérieur de dévotion, elles n’étaient pas pires et plus opposées aux lois de la conscience, de l’honneur et de la foi conjugale. Gassendi, philosophe du 17e siècle, homme savant et profond. On a de lui plusieurs ouvrages sur la physique telle qu’elle était alors, et qu’il expliqua