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ne savait point où il était. Il est sur la terasse, me dit-il ; il y lorgne, tant qu’il peut, toutes les femmes qui sont sur les autres. Allons, lui dis-je, en faire autant que lui. Nous montâmes au haut de la maison, et nous y trouvâmes effectivement l’abbé de Biron. Vous venez un peu tard, nous dit-il ; il y avait sur la terrasse attenante, une des plus jolies filles du monde ; j’ai eu une conversation d’une demi-heure avec elle par des signes.

Dans le temps qu’il nous parloit, elle reparut. Ah ! la voilà, dit l’abbé ; voyez si je vous mens. Il avait raison ; j’avais peu vu de personnes aussi jolies. Je la saluai à la turque ; elle me rendit le salut. Clairac, l’abbé de Biron et moi, nous nous mîmes tous trois à gesticuler. Elle en faisait autant de son côté.

    nommé après plusieurs ambassades, à celle de Constanlinuple en 1716, et y jouit pendant 9 ans de la plus grande estime. Ce fut lui qui détermina le Divan à envoyer une ambassade solennelle au roi de France (Louis XV) ; et ce fut la première que nos rois eussent reçue des Empereur Ottomans. Après plusieurs misions importantes dont il fut chargé, il revint à Paris où il mourut en 1738, âgé de 66 ans ; c’était un homme de mérite, savant et en même temps très-bon négociateur.