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matière un livre aussi instructif en aussi peu d’étendue que celui-là. L’auteur y donne une idée des ouvrages et du genre de chaque peintre distingué dans les écoles italienne, française et flamande. On a écrit sur le même sujet depuis, avec beaucoup de prétentions ; mais on n’a pas dit ni plus ni mieux peut-être.

Le goût des tableaux était alors fort répandu en Europe, les cours riches et au sein de la paix donnaient de grands encouragemens à ce genre de luxe estimable ; il suffisait au Marquis d’être l’interprète des sociétés qu’il fréquentait pour faire un ouvrage utile. Il y joignit l’érudition de la chose, et une notice bien faite de l’histoire des différentes écoles.

Nous n’entrerons pas dans de plus grands détails sur les écrits du marquis d’Argens ; ce que nous venons d’en dire suffit pour donner une idée de l’auteur et de son mérite ; mérite de quelque prix, lorsque la matière est conforme au talent et au génie de l’auteur, comme on le voit dans son Philosophe Solitaire, ses Réflexions sur les écrits de peinture et les Mémoires de sa vie ; mais qui n’est plus que de l’engouement et une fausse philosophie lorsque le sujet est hors de la