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Il se munit aussi d’un bon nombre d’indulgences, qu’il paye fort chèrement, et qu’il croit lui être d’une grande utilité après la mort.

» Je pense avec raison, mon cher Monceca, qu’il y a beaucoup de conformité entre les usages et les mœurs des deux peuples dont je viens de parcourir les superstitions ; et ce n’est pas seulement dans les choses qui regardent les cérémonies et le culte extérieur, que leur manière d’agir est à-peu-près la même : ils ont les mêmes idées sur ce qui concerne la dévotion mystique, et les macérations outrées et ridicules que pratiquent quelques moines Nazaréens. Les Indiens ont leurs capucins, leurs pères de la Trappe, leurs camaldules et leurs chartreux, etc. Voici une relation exacte de leur façon de vivre : elle semble être copiée sur quelqu’une qui contiendrait l’histoire extravagante des pénitences monastiques. Sita est l’inventeur des pèlerinages, et le patriarche des ermites indiens connus sous le nom de faquirs… Quand le sommeil les surprend, ils se laissent tomber à terre sur de la cendre de bouze de vaches, et des ordures. Ils poudrent même quelquefois de ces cendres leurs longs et