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forme de loi le pouvoir qu’ils ont sur le beau sexe ; mais ils jouissent authentiquement des mêmes privilèges que les Nairos ; et il n’est point de Romain, qui ne s’estime fort heureux qu’une éminence veuille bien l’honorer de quelque visite où l’époux a toujours beaucoup moins de part que l’épouse.

» Le grand Bramin, chez les Banians, a les mêmes droits et les mêmes prérogatives que le pontife romain. C’est lui qui donne les dispenses pour les mariages. C’est aussi lui qui fait le divorce. Et tout cela est payé.

» Voici encore une autre conformité entre la croyance des Italiens et des Indiens, qui emporte avec elle plusieurs des principaux points de la religion de ces peuples. Je la trouve dans l’auteur des Cérémonies et Coutumes religieuses des peuples idolâtres. Les Indiens, dit-il, sur le retour de l’age, font faire des pénitences et autres semblables œuvres estimées méritoires, afin qu’au sortir de cette vie leur ame aille loger dans un corps bien disposé, ou dans celui d’un grand seigneur. C’est à ce motif qu’il faut attribuer toutes leurs œuvres pies, aumônes, retraites, fondations, etc. Ceux qui ne se sentent point assez de courage pour supporter des austé-