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LXIII
SUR L’EMPEREUR JULIEN.

prisable aux Payens.» Si l’on faisoit le portrait d’un Eveque d’Angteterre. allant prendre séance dans la Chambre haute, ou celui d’un Cardinal françois premier Ministre, le depeindroit-on autrement qu’Eutebe nous dépeint son Prelat du quatrième siecle ? On voit que la vanité & l’arrogance ne sont pas nées dans la vieillesse de l’Eglise, & qu’elles y ont regné pour ainsi dire dès son enfance.

Voilà comme raisonnent les incredules. Je sais que leurs discours sont peu conséquents ; il faut cependant convenir, qu’ils peuvent faire impression sur les esprits foibles. Heureux sont ceux qui ne leur pretent aucune attention, & qui sont fermement persuadés, que la pureté & la sainteté de l’Autel ne dépendent pas des défauts de ceux qui le desservent. Il est absurde de croire, que la Religion, prouvée & démontrée invinciblement, est néanmoins fausse, parcequ’elle est mal pratiquée. Ce raisonnement est aussi peu concluant, que celui qui tendroit à établir la vérité de la croiance des Quakers & des Trembleurs, parcequ’ils y sont véritablement attachés. Il seroit cependant à souhaiter que les Prêtres, pour ôter ces arguments aux incrédules,


    καὶ μισεῖσθαι διὰ τὸν ὄγκον αὐτοῦ καὶ τὴν ὑπερηφανίαν τῆς καρδίας. Euseb. Histor. Ecclesiast.lib. VII. cap.3. pag. 280. Vales. Ne diroit-on pas que voila le portrait des Cardinaux ministres, soit à Versailles, soit à Vienne, soit à Madrid.