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mise en valeur, par la culture, des concessions déjà délivrées, pour augmenter les produits du sol destinés à la consommation intérieure et à l’exportation à l’étranger par le commerce. Ainsi, ces deux branches de la prospérité publique, agriculture et commerce, étaient toujours l’objet de la constante sollicitude du chef de l’État ; et bien souvent il revint sur ses prescriptions à cet égard.

La session législative avait été prorogée au 1er août : ce ne fut, cependant, que le 9 que put avoir lieu l’ouverture des travaux de la Chambre des communes. Dans son discours, Boyer déclara que les troubles politiques ayant empêché la nomination de ceux des communes de l’Artibonite et du Nord, à l’époque prescrite par la constitution, il avait d’abord pensé à l’ajourner en 1822 où la première législature verrait arriver le terme de son mandat ; mais qu’il venait de se raviser, en invitant ces communes à élire leurs représentans pour cette présente session. Il félicita le pays de la fin de la guerre civile, du calme survenu depuis les dernières agitations, de la situation prospère de ses finances, du zèle des fonctionnaires publics à remplir leurs devoirs, du dévouement de l’armée, toutes choses qui garantissaient la sécurité et l’avenir de la patrie, dont la liberté et l’indépendance seraient défendues jusqu’à extinction, s’il était besoin. Il recommanda à la Chambre des communes de porter toute son attention sur le projet du code civil qu’il lui avait soumis dans la session de 1820.

Par l’organe de son président Lafargue, l’un des représentans des Cayes, la Chambre répondit d’une manière analogue à ce discours, et une accolade nationale donnée par lui au Président d’Haïti, fut l’expression la plus évidente des félicitations qu’il reçut, pour sa conduite, à l’occasion de la réunion du Nord et dans les événemens de la présente