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emprunt. En même temps, ils auraient la mission de réclamer du gouvernement français la conclusion d’un traité, destiné à lever les ambiguïtés reconnues dans l’ordonnance, et qui comprendrait également des stipulations pour le maintien de la paix et des bonnes relations établies désormais entre Haïti et la France, pour le réglement du commerce entre elles, pour ce qui était provisoirement convenu dans les notes échangées entre M. de Mackau et le secrétaire général Inginac. Le Président fixa son choix sur les sénateurs Daumec et Rouanez, et le colonel Frémont, son aide de camp, tous trois capables de bien remplir ses vues, de discuter les intérêts du pays. Ils s’embarquèrent avec M. de Mackau, sur la frégate la Circé, qui quitta le Port-au-Prince, le 21 juillet. Déjà la flotte sous les ordres des amiraux Jurien et Grivel était partie, pour reprendre, chacun, leurs postes. Ce fut à M. de Mackau lui-même que Boyer confia la lettre autographe qu’il adressa à Charles X, dans le but d’obtenir une réduction de l’indemnité : nous n’en avons pas la copie, pour la citer textuellement.


L’acceptation de l’ordonnance du Roi de France a eu un tel retentissement dans les deux mondes et des conséquences si funestes en Haïti, que nous n’avons voulu omettre aucune circonstance, aucune particularité de cette espèce de drame diplomatique et militaire, a fin de donner au lecteur, quel qu’il soit, la facilité de bien l’apprécier.

Les détracteurs de la race noire s’en sont emparés pour accabler les Haïtiens de leur mépris habituel ; les philanthropes et tous les hommes impartiaux qui s’intéressaient à la cause de cette race, partant à celle des Haïtiens, étonnés de ce résultat, n’ont pas épargné davantage ces derniers de