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» En foi de quoi, le présent, signé de notre main et revêtu de notre sceau, a été remis à M. le baron de Mackau pour lui servir ce que de raison.

» Donné au palais national du Port-au-Prince, le 11 juillet 1825, an XXIIe de l’indépendance ;

 » Signé : Boyer.

» Par le Président d’Haïti, — le secrétaire général, B. Inginac ; — le secrétaire d’État, J.-G. Imbert ; — le grand juge, Fresnel.


Cette déclaration, la lettre du Président du 8 juillet, et une copie du procès-verbal de la séance du Sénat, remise également à M. de Mackau, constituèrent l’engagement pris par Haïti envers la France, d’exécuter les dispositions de l’ordonnance royale du 17 avril 1825, — sous la réserve toutefois des explications écrites et signées par M. de Mackau, concernant l’ambiguïté de ces dispositions, et qui faisaient espérer qu’un traité régulier entre les deux États dissiperait toute équivoque en satisfaisant l’honneur et la dignité nationale d’Haïti ; car ces explications, données et acceptées de bonne foi, constituaient aussi un engagement moral pour la France, représentée par cet envoyé militaire.

Conformément aux programmes publiés le 8 et le 10, aussitôt que le Président d’Haïti eut remis sa déclaration ci dessus à M. de Mackau, à un signal convenu, le vaisseauamiral l’Éylau commença une salve de 21 coups de canon en l’honneur du pavillon national de la République : après le premier coup, le vaisseau le Jean-Bart et la frégate la Circé commencèrent aussi à tirer, et tous les autres navires de guerre les imitèrent. En même temps, le fort Alexandre tirait une pareille salve en l’honneur du pavillon royal de France, qui fut répétée par tous les autres forte de la capi-