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de notables de la commune de Port-au-Prince, qui surveillait la gestion de la fabrique, comme des anomalies, des superfétations qui devaient disparaître, de même que dans toutes les autres paroisses de la République, devant son pouvoir épiscopal, du moins en tout ce qui se rapportait aux revenus et aux dépenses des églises de ces paroisses, à l’ordre qu’il fallait y établir, etc. Ces prétentions, et les discussions qu’elles occasionnèrent n’eurent pas lieu immédiatement, mais nous avons dû en parler en ce moment pour préparer le lecteur à ce qu’il saura dans la suite.


Il était temps que Boyer se rendît dans les départemens de l’Artibonite et du Nord. Il quitta la capitale le 4 avril, et entra à Saint-Marc le lendemain. Là, il parla à beaucoup de citoyens des campagnes qui s’y étaient portés, en leur prêchant la soumission aux lois de la République, et la confiance dans son gouvernement, pour éviter d’être les dupes et les victimes des factieux qui cherchaient à les égarer ; il usa d’une généreuse clémence envers un certain nombre de ces derniers, qui étaient détenus en prison, en les faisant mettre en liberté.

Un événement malheureux vint assombrir la joie qu’on éprouvait de ces actes de bonté et de la présence du chef de l’État : le colonel Bédart se suicida à Saint-Marc même, où il avait été promu à ce grade, quatre mois auparavant, pour commander la garde à pied. Ce corps ayant précédé le Président, lorsque celui-ci arriva à l’Arcahaie, il avait vu Bédart dans une situation regrettable pour un officier qui avait un tel commandement et dans les circonstances où l’on se trouvait, par l’abus qu’il faisait depuis peu de temps des liqueurs fortes ; et Boyer n’avait pu se défendre de lui