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Une lettre ainsi formulée devait inspirer toute confiance au Président d’Haïti. Il y fit répondre immédiatement par le secrétaire général Inginac, pour inviter M. de Mackau à descendre le lendemain, et lui dire qu’il serait reçu aussitôt et qu’un logement, à terre, lui serait préparé. Cette réponse fut remise à bord de la frégate par un aide de camp du général Inginac, lequel y fut accueilli avec courtoisie.

Le 4, à sept heures du matin, M. de Mackau arriva au quai, où le secrétaire général avait envoyé sa voiture et ses aides de camp pour le recevoir ; il se rendit à l’hôtel de ce grand fonctionnaire qui lui fit l’accueil le plus empressé. Il fit part de la mission dont il était chargé par son gouvernement, mais sans montrer l’ordonnance royale.

Dans cette conférence qui dura deux heures, M. de Mackau et le secrétaire général avaient sans doute bien des choses à se dire sur les négociations antérieures entre la France et Haïti, sur la nécessité de les terminer à l’avantage des deux pays. Ensuite, M. de Mackau fut accompagné dans le logement qu’il devait occuper, situé rue du Centre.

Le secrétaire général alla immédiatement rendre compte au Président de leur entrevue. En conséquence, Boyer nomma une commission chargée d’entendre et de recevoir les propositions de l’envoyé français ; elle fut composée

    Alors disparurent toute la correspondance officielle du gouvernement haïtien avec le gouvernement français, les traités faits avec la France, la Grande-Bretagne, etc. On ne sait qui a pris ces documens si utiles à l’histoire du pays. Ce fut un véritable acte de vandalisme ; car ces papiers d’État appartenaient à la nation, au peuple souverain, comme on sait alors, et ils auraient dû être conservés soigneusement.