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figurer à Santo-Domingo, en 1808, dans les rangs de la garnison de cette ville, avec Savary, Faustin Répussard et Desfontaines, tous quatre natifs de Saint-Marc. Par ses antécédens, Lavalette était un sujet du roi de France, et il escortait cet évêque, dans la même condition où s’étaient trouvés Hercule, Ledué, Noël Delor et Fournier, à l’égard de MM. de Fontanges et Esmangart, en 1816, et probablement dans les mêmes vues.

Le citoyen Joseph Georges, alors commissaire du gouvernement près le tribunal civil du Port-au-Prince, était également passager sur le même navire, revenant de France où il était allé pour des affaires personnelles. Il s’empressa de débarquer, et se rendit immédiatement auprès du Président d’Haïti, à qui il remit une lettre que lui avait confiée l’évêque H. Grégoire. Cette lettre avait pour but de prémunir Boyer contre la mission soi-disant évangélique que le prélat venait remplir à Haïti, et J. Georges l’avisa encore des discussions qu’il avait eues durant la traversée, soit avec l’évêque, soit avec les prêtres qui l’accompagnaient, au sujet de l’indépendance d’Haïti[1].

Presque aussitôt que J. Georges, deux de ces prêtres, et l’officieux Lavalette, arrivèrent au palais. L’un des deux était l’abbé Gobert, qui avait été curé de Torbeck pendant quelque temps, et qui s’était retiré en France : il apporta au Président une lettre par laquelle l’évêque notifiait son arrivée au chef de la République.

Ce prélat se nommait Pierre de Glory, évêque de Macri, et se présenta en qualité de vicaire apostolique du Saint--

  1. J’étais au palais quand J. Georges y arriva avec son ami Audigé, commissaire du gouvernement près le tribunal de cassation. M, Andigé m’apprit ces particularités à l’Instant même, J. Georges les lui ayant déclarées. À cette époque, je remplissais les fonctions de suppléant au tribunal de cassation.