Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 9.djvu/314

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ce résultat heureux avait raffermi la prépondérance du système républicain sur le système monarchique créé par H. Christophe, et facilité le glorieux triomphe obtenu dans la réunion si longtemps désirée des départemens de l’Artibonite et du Nord.

Ce dernier événement avait produit presque immédiatement l’incorporation non moins désirée des départemens de l’Est, qui constitua définitivement l’unité politique d’Haïti par l’unité territoriale, garantie de la souveraineté nationale.

La publicité récemment donnée à toute la correspondance, à tous les actes du Président, dans les négociations diplomatiques avec le gouvernement français, venait de prouver son patriotisme et son ardent désir de parvenir à obtenir de ce gouvernement la reconnaissance explicite de l’indépendance qu’il contestait encore.

L’essai qui était en voie d’exécution dans le moment pour attirer en Haïti une population infortunée, destinée à augmenter ses forces productrices en jouissant sur son sol des droits qu’elle tenait de la nature ; l’état relativement florissant de l’agriculture, constaté par l’importance des produits indigènes livrés à l’exportation ; la prospérité du commerce qui en résultait et que constatait aussi l’affluence dans tous les ports du pays de nombreux navires étrangers de toutes les nations, même de celle qui déniait à Haïti ses droits politiques ; le progrès réel de l’instruction publique à cette heureuse époque ; le vote qui avait eu lieu l’année précédente du code civil destiné à régler le sort des familles et les intérêts des citoyens dans leurs propriétés diverses, — code, dont la rédaction améliorée allait être soumise au corps législatif dans la session actuelle, d’après de judicieuses observations ; la paix intérieure ; enfin, la