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naux. La sagesse du législateur s’empressera, sans doute, d’y faire les modifications reconnues nécessaires[1]. Le gouvernement dont la pensée ne recherche que ce qui peut affermir le bien public, s’empressera toujours de promouvoir tout ce qui pourra le plus efficacement conduire à ce but. Ecarter de notre code tout ce qui peut favoriser la chicane, simplifier, autant qu’il est possible, les formes de la procédure[2], en offrant toutefois à l’innocence et au bon droit toutes les garanties nécessaires, tels sont en partie les objets essentiels qui commandent l’attention de la législature.

Pour ce qui est de l’agriculture, il m’est satisfaisant de pouvoir dire qu’elle a fait des progrès remarquables, et qu’un grand nombre de citoyens ont abandonné les professions qu’ils exerçaient dans les villes, pour se livrer entièrement à cette base essentielle de toute prospérité.

J’ajouterai ici que nous devons concevoir de grandes espérances du placement dans les campagnes, d’une grande partie de nos frères arrivés des États-Unis. Tous les rapports qui me sont parvenus à leur égard, s’accordent à représenter ces nouveaux Haïtiens, dans les lieux où ils sont placés, comme joignant à un travail actif une conduite très-régulière[3].

Nous avons aussi lieu de nous féliciter de la situation des finances de l’État, puisque la République n’a point de dettes, que ses engagemens et ses achats se font au comp-

  1. Allusion à une nouvelle loi sur l’organisation des tribunaux dont le projet existait en 1825, mais qui ne fut votée que l’année suivante.
  2. Le code de procédure civile de 1825 supprima, en effet, bien des dispositions du code français ; mais, dix ans après, Boyer fut convaincu qu’il fallait les rétablir pour diminuer les chances de la chicane.
  3. On était alors au début de l’immigration, elle offrait une belle perspective ; mais, en avril suivant, le gouvernement était désenchanté, ainsi qu’on l’a vu dans une note prérédente.