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s’être abandonné trop légèrement à sa crédulité. Au reste, le caractère du monarque français ne me permet pas de présumer la moindre hésitation de sa part à accorder l’acte dont il s’agit, et sans lequel le but proposé ne saurait être parfaitement atteint.

2° L’ordonnance royale une fois obtenue, vous serez autorisés à convenir, qu’en témoignage de la satisfaction du Peuple Haïtien pour l’acte de philanthropie et de bienveillance émané de S. M. T. C, il sera accordé par le gouvernement d’Haïti au gouvernement français, en forme d’indemnité, une somme de…[1], laquelle sera comptée en Haiti ou en France, en cinq termes et payemens égaux, d’année en année, soit en espèces métalliques ayant cours de monnaie dans la République ou à l’étranger, soit en denrées du pays, aux agents préposés par le gouvernement français pour cette perception[2].

Je ne saurais trop vous répéter que le sacrifice que fait la République en faveur de la France, n’a d’autre but, d’autre fin, que de manifester, d’une manière éclatante, la satisfaction des Haïtiens d’avoir obtenu, de S. M. T. C., par un acte formel et légal, l’approbation et la confirmation de l’état de choses dans lequel des événemens extraordinaires les ont placés, et dont ils sont en possession depuis un laps de temps qui semble leur avoir acquis une prescription suffisante contre toute réclamation. »

Ces deux premiers articles renfermaient, comme on voit, la question politique et financière à résoudre entre Haïti et

  1. Cette somme ne fut point mentionnée dans les instructions publiées en 1824 ; mais les plénipotentiaires haïtiens devaient proposer d’abord 80 millions de francs, et ne pas consentir au-delà de 100 millions.
  2. Le lecteur est prié de bien faire attention à cette offre de payement ainsi formulée, afin de s’expliquer ce qui arriva ensuite.