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avait manifesté. « Sa Sainteté, disait-il, estime qu’il est indispensable, afin d’atteindre le but, que Monseigneur l’archevêque de Santo-Domingo se mette en correspondance avec le Saint-Siége, pour tout ce qui est relatif aux affaires spirituelles de la République et spécialement pour cette partie d’Haïti qui fut privée, pendant longtemps, de ministres légitimes du sanctuaire, et par conséquent du secours le plus nécessaire de la religion. Sa Sainteté désire, sur cet intéressant sujet, d’être informée si le prélat de Santo-Domingo a, jusqu’à ce moment, rempli convenablement les devoirs que lui imposent ses fonctions… Car, sachez que Sa Sainteté porte autant d’intérêt aux Haïtiens, qu’aux peuples de ses États et de son voisinage. En même temps que j’ai l’honneur de vous adresser cette lettre, j’en écris une aussi par l’ordre de Sa Sainteté, à Monseigneur l’archechevêque de Santo-Domingo, afin de lui faire connaître les dispositions dont est animé le suprême pasteur de la chaire apostolique, et aussi pour lui transmettre les pouvoirs que Sa Sainteté daigne lui accorder, par un acte de sa volonté. Ces pouvoirs devant subsister sous le bon plaisir du Saint-Siége, ont pour objet que Monseigneur l’archevêque de Santo-Domingo exerce la juridiction épiscopale sur tous les pays actuellement soumis à la République d’Haïti, dont Votre Excellence est le chef suprême… » Le cardinal Jules de Somaglio dit ensuite au Président, que sans nul doute, il reconnaîtrait que l’archevêque Pedro Valera ne pouvait, seul, suffire à exercer les fonctions pastorales sur le vaste territoire de la République d’Haïti ; qu’il présumait que ce prélat demanderait des coopérateurs au Saint-Siége, et que le Président serait disposé à accueillir avec bonté les ecclésiastiques qui pour-