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primerie nationale journal qui lui servit à répandre des doctrines insidieuses et qu’il cessa lui-même de faire paraître, quand le public n’en voulut plus. Toute la conduite antérieure de Félix Darfour dut revenir à la mémoire du Président, pour né voir en lui qu’un artisan de discordes civiles. Et si Pétion, toujours si calme maigre son caractère résolu, s’indigna hautement de la séance démagogique du Sénat, le 17 décembre 1808, qui occasionna l’ajournement de ce corps durant plus de deux années, que ne devait pas éprouver Boyer après la séance de là Chambre des communes, lui dont le caractère était sujet, malheureusement, à tant d’emportemens ?

Aussi vit-on bientôt plusieurs officiers supérieurs, suivis de soldats, parcourant les rues de la capitale pour opérer l’arrestation des individus évidemment désignés par le chef de l’État. Si nos souvenirs sont fidèles, ces officiers étaient : le colonel Patience, du 1er régiment d’artillerie ; le colonel Frémont, le chef d’escadron Souffrant, le capitaine C. Bonneaux, trois aides de camp du Président ; le chef de bataillon Bouzy, du 8e régiment d’infanterie le capitaine Saint-Rome fils, adjudant de place, et d’autres dont les noms nous échappent.

Félix Darfour fut le premier appréhendé au corps et conduit en prison, mis aux cachots et aux fers. Jean-Baptiste Béranger, Saint-Laurent et Saint-Martin, représentant furent arrêtés chez l’amiral sénateur Panayoty et conduits également en prison. Dès le commencement de ces arrestations, la plupart des membres de la chambre s’étaient réunis dans son palais, et Laborde se trouvait parmi eux ; les officiers y allèrent le chercher et le conduisirent aussi en prison. Enfin, les citoyens Noël Piron, doyen du tribunal civil Pierre André, directeur de l’école nationale primaire,