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toyens qui se rallièrent à la patrie érigée sur ce soi si long-temps bouleversé par les révolutions. Il produisit son fruit, car avec le temps, cette partie de l’Est décupla ses produits agricoles livrés à l’exportation pour l’étranger, indépendamment de l’abondance des denrées alimentaires servant à la nourriture de la population. À l’ombre des lois protectrices de tous les intérêts, le commerce de la partie occidentale et celui des lieux mêmes provoquèrent cette production[1]. Celle des bestiaux progressa également par une plus grande facilité donnée à leur vente dans l’Ouest, où les propriétaires se livraient de préférence à la culture des terres. De nombreux citoyens de cette dernière partie allèrent se fixer dans l’autre ; ils y communiquèrent leurs industries de toutes sortes. Les garnisons dé troupes laissées là pendant quelques années contribuèrent encore à cette prospérité, par le travail des soldats employés souvent à la culture, en même temps qu’ils y dépensaient leur solde. Enfin, la création de corps militaires dans l’Est y forma les hommes au maniement désarmes, et le gouvernement ordonna l’élargissement et le bon entretien des routes publiques, toujours si négligées sous l’administration espagnole les communications devinrent plus actives.

Ce fut le 8 août qu’eut lieu l’ouverture de la session législative. On trouve dans le discours que prononça Boyer à cette occasion, un indice de ce qu’il pressentait de la réunion de la nouvelle Chambre des communes.

« Citoyens représentans, dit-il, par un heureux concours de circonstances extraordinaires, toute l’étendue du territoire d’Haïti a été réunie, sans effusion de sang, sous

  1. En 1822, il n’y eut que 588,000 livres de tabac exportées de l’Est ; en 1842, ou en exporta environ 5,000,000 de livres. Le bois d’acajon, de 2,600,000 pieds réduits, fut porté à plus de 6,000,000 à l’exportation, etc.