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cations sur la mission vraie ou fausse qu’on attribuait à l’un des aides de camp du Président d’Haïti, dont il n’avait jusque-là jamais soupçonné aucune intention hostile « à la colonie espagnole. »

Sa lettre, datée du 10 décembre 1820, disait au Président : qu’il était informé par diverses voies et par les commandans des frontières, notamment celui de Las Matas, des propositions séditieuses qui leur avaient été faites par Désir Dalmassy, et qui auraient motivé son arrestation immédiate, s’il ne leur avait pas prescrit antérieurement d’user de tous les moyens pour maintenir la bonne intelligence avec la République, ainsi que cela existait depuis 1809 ; que, bien qu’il aurait pu prendre des mesures énergiques dans la circonstance, il aimait mieux douter que cet officier haïtien eût reçu une semblable mission dont l’effet serait de troubler la tranquillité publique dans l’Est, et qu’il n’attribuait ses paroles qu’à une imprudence personnelle ou à la fanfaronnade que se permettent souvent certains militaires, en apprenant surtout que, sur le refus qui lui avait été fait d’écouter ses séductions, Dalmassy avait menacé les commandans des frontières d’une puissante armée qui pourrait venir les y contraindre ; que, confiant dans les principes libéraux de la République d’Haïti, et dans ceux de son Président personnellement, qui ne permettaient pas de supposer qu’il aurait employé des voies aussi tortueuses pour inquiéter la sécurité des habitans de l’Est, et qui seraient en même temps contraires aux premiers élémens du droit des gens, il croyait devoir espérer de la part du Président la même bonne foi dans sa réponse, qu’il en mettait lui-même dans sa demande, afin d’avoir à ce sujet une explication claire et catégorique.

Kindelan ajouta : qu’assuré d’ailleurs de la fidélité des