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ne se seront pas conformés aux présentes dispositions. » Et le 16 janvier, il quitta la capitale.

Si l’armée en campagne se conduisit comme le prescrivit le Président et telle qu’on devait l’attendre de troupes aussi disciplinées que l’étaient celles de la République, sous le commandement de généraux comme Borgella et Bonnet, il faut dire également que les commandans d’arrondissement et tous les fonctionnaires de la partie occidentale répondirent parfaitement à l’attente du chef de l’État.

Le premier corps de l’armée pénétra sur le territoire de l’Est dès le 20 ; le second ne put partir du Fort-Liberté que le 28, à cause de la réunion des troupes que les pluies de la saison contrarièrent dans le Nord. Le 31, Bonnet entra à Saint-Yague, aux acclamations de sa belle population. Le lendemain, il fit chanter un Te Deum en actions de grâces à Éternel qui avait inspiré les habitans de tout le Nord-Est à se réunir à la République. Suivant l’ordre du Président d’Haïti, le général Prévost prit le commandement de l’arrondissement de Saint-Yague ; le général J. Simon alla prendre celui de Puerto-Plate ; l’adjudant général C. Thabarrès celui de Macoris. Bonnet partit avec les troupes pour la Véga où il installa le général de division Placide Lebrun comme commandant de cet arrondissement. Le dimanche 3 février, Prévost publia la constitution de la République en présence de la population de Saint-Yague dont il reçut le serment de fidélité à cet acte : la même cérémonie fut remplie dans les autres lieux par les généraux qui en prirent le commandement. Le général Bonnet quitta la Véga pour se diriger par Cotuy sur Santo-Domingo.

Le premier corps de l’armée passa quelques jours à Saint-Jean d’où il se remit en route le 2 février : le 8, il était rendu en entier au bourg de San-Carlos qui touche à