Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 9.djvu/129

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de l’Ouest ; les 7e, 8e et 14e de l’Artibonite ; et les 5e, 26e 27e et 28e du Nord.

Telle était cette armée, forte d’environ 14, 000 hommes. Elle fut divisée en deux corps : — le premier, sous les ordres de Borgella, passant par la route de Saint-Jean et d’Azua, précédant le Président d’Haïti qui suivait la même route ; — le second, sous les ordres de Bonnet, débouchant par Laxavon pour passer par Saint-Yague et la Véga. Ces deux corps devaient se réunir sous les murs de Santo-Domingo, pour entrer dans cette ville avec le chef de l’État ; mais le premier était le plus important, étant composé de 8 régimens d’infanterie et de toute la garde[1].

Le 15 janvier, le Président d’Haïti publia une proclamation, datée du Port-au-Prince et commençant ainsi : « L’heure est enfin arrivée où tout le territoire d’Haïti doit jouir des bienfaits de notre constitution : c’est pour l’accomplissement de cet objet important que nous allons diriger nos pas dans la partie de l’Est de cette île. » Cet acte était adressé spécialement aux fonctionnaires publics de tous rangs dans les quatre départemens de la partie occidentale ; il leur prescrivait le maintien de l’ordre et de la tranquillité, sous la responsabilité personnelle de chacun et particulièrement descommandans d’arrondissement, pendant l’absence du chef de l’État. « Nous déclarons, au nom de la nation, disait-il en terminant, que fidèle à notre devoir, nous ne manquerons pas, le cas arrivant, de poursuivre et de livrer à la rigueur de la loi, ceux qui

  1. Borgella avait sous ses ordres les 5e, 7e, 8e, 11e, 13e, 15e, 23e et 26e régimens, et Bonnet, les 6e, 14e 27e et 28e régimens, la grosse cavalerie et un détachement des carabiniers de la garde. Les corps de cette garde marchaient sous les ordres directs du Président. Bergerac Trichet et Frédéric commandaient chacun une division du 1er corps ; Quayer Larivière et Dupuy, chacun une brigade du 2e corps. Les généraux J. Simon, Prévost et P. Lebrun étaient dins ce dernier corps, et les autres généraux, dans le premier.